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Yann Grobs

Pour souligner ses importantes percées dans le traitement des maladies cardiovasculaires, Yann Grobs reçoit le prix Élan – thèse de doctorat de l’année en Santé des Prix d’excellence en recherche, création et innovation.

Yann Grobs

Prix Élan – thèse de doctorat de l’année en Santé

La Faculté des études supérieures et postdoctorales et le Vice-rectorat à la recherche, à la création et à l’innovation de l’Université Laval reconnaissent par le prix Élan la qualité exceptionnelle de la recherche doctorale et récompensent l’étudiante ou l’étudiant qui a produit une thèse d’exception dans chacun des trois secteurs de recherche suivants : Nature et technologies, Santé et Société et culture. 

Yann Grobs, chercheur de cœur

Sa thèse « Rôle critique de l’ATP-citrate lyase dans la régulation épigénétique de l’état hyperprolifératif des cellules musculaires lisses vasculaires et son potentiel thérapeutique dans les maladies cardiovasculaires » le positionne comme un jeune chercheur prometteur en recherche biomédicale.

Au sein du Groupe de recherche en hypertension artérielle pulmonaire de l’IUCPQ-ULaval, Yann Grobs a choisi, en collaboration avec ses directeurs de thèse Sébastien Bonnet et Olivier Boucherat , d’étudier le rôle clé de l’enzyme ATP citrate lyase dans les maladies coronariennes. Au fil des ans, le laboratoire a développé une précieuse biobanque de tissus humains, comprenant notamment des artères coronaires, qui n’avaient jusque-là été que peu étudiées. Conscient de la prévalence des maladies coronariennes, Yann Grobs souhaitait approfondir les connaissances sur le sujet. Ces maladies sont souvent associées à un épaississement des parois des artères coronariennes, qui ont pour fonction d’alimenter le cœur en sang. Cela peut conduire à une réduction du flux sanguin vers le cœur, augmentant le risque d’infarctus du myocarde.

Avec ses recherches, Yann Grobs a mis en lumière que l’enzyme ATP citrate lyase est surexprimée et suractivée dans les cellules musculaires lisses vasculaires des artères coronariennes de patients atteints de syndrome coronarien, par rapport à des patients sains. En bloquant l'activité de l’enzyme, le métabolisme cellulaire est amélioré et on évite l’épaississement des parois des artères dans les modèles animaux étudiés dans le cadre de la thèse ainsi que dans des cultures de tissus humains. Cela suggère que cibler cette enzyme pourrait être une approche thérapeutique prometteuse pour limiter la prolifération de cellules musculaires inopportunes et le développement du remodelage vasculaire dans les maladies coronariennes et les pathologies associées.

L’intérêt pour l’enzyme ATP citrate lyase est encore plus grand qu’il existe déjà des inhibiteurs sur le marché, notamment pour les patients présentant un taux anormalement élevé de « mauvais » cholestérol et ne répondant pas efficacement aux traitements par statines. Cela fait dire au directeur adjoint et au directeur scientifique de l’IUCPQ Steeve Provencher et Mathieu Laplante qu’« il ne fait aucun doute que cette thèse aura un impact rapide sur la prise en charge des patients atteints de ces maladies chroniques sociétales. » La qualité des travaux de Yann Grobs a d’ailleurs été reconnue par les spécialistes du domaine, un de ses articles ayant été publié dans la prestigieuse revue Science Translational Medicine, pour laquelle une de ses figures paraît en page titre.

Pour Yann Grobs, la fierté du prix Élan se partage avec l’ensemble de son équipe. Il remercie d’abord ses directeurs de thèse pour l'avoir soutenu tout au long de son doctorat. Ils ont su « être dur quand il fallait l’être, me pousser quand il le fallait et me féliciter quand il le fallait. » Il souligne aussi le rôle essentiel des médecins du département de pathologie et de la biobanque de l’IUCPQ, de l’équipe de l’animalerie et des patientes et patients qui ont accepté de donner leurs tissus. Ce prix s’ajoute au Prix Cournand Comroe de l’American Heart Association décerné à un jeune chercheur, au Prix Paul Dudley White International Scholar pour la meilleure communication scientifique, au Prix international jeune chercheur de l’American Thoracic Society, en plus de bourses d’excellence de l’Association d’hypertension pulmonaire du Canada.

Le parcours de Yann Grobs rappelle l’importance de la persévérance. Pour accomplir son rêve d’enfance d’être chercheur dans le domaine de la santé, Yann Grobs a complété un baccalauréat et une maîtrise en microbiologie à Montpellier II, en France, puis une deuxième maîtrise en microbiologie et immunologie à l’Université Laval, en collaboration avec l’IUCPQ. Il a trouvé au sein de l’IUCPQ une philosophie correspondant à la sienne, soit d’axer les recherches vers le translationnel, c’est-à-dire le transfert des résultats de la recherche fondamentale vers des applications cliniques. Son doctorat en médecine clinique et sciences biomédicales confirme qu’il a atteint sa mission.

Yann Grobs poursuit aujourd’hui sa trajectoire d’excellence comme stagiaire postdoctoral au sein de l’IUCPQ. Il y étudie encore le remodelage vasculaire coronarien, mais cette fois dans une collaboration avec l’industrie. Leur but : fabriquer un médicament prévenant les complications lors des pontages coronariens. Encore une fois, la créativité et la vision de Yann Grobs serviront à améliorer la prise en charge des maladies coronariennes.

Pour lire la thèse primée 

Grobs, Yann. (2024) Rôle critique de l’ATP-citrate lyase (ACLY) dans la régulation épigénétique de l’état pro-prolifératif des cellules musculaires lisses vasculaires et son potentiel thérapeutique dans les maladies cardiovasculaires. [Thèse de doctorat, Université Laval]. Corpus.