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Corentin Lahouste

Corentin Lahouste reçoit le prix Essor - stage postdoctoral de l’année. Au sein du Laboratoire Ex situ – Études littéraires et technologie, il a contribué à définir un nouveau champ d’études : les arts littéraires.

Corentin Lahouste

Prix Essor -  Stagiaire postdoctorale ou postdoctoral de l’année

La Faculté des études supérieures et postdoctorales et le Vice-rectorat à la recherche, à la création et à l’innovation récompensent le travail de recherche exceptionnel d’une stagiaire postdoctorale ou d’un stagiaire postdoctoral ainsi que son apport à son unité d’accueil.

Corentin Lahouste, le chercheur partenaire

Pour Corentin Lahouste, le prix Essor - stage postdoctoral de l’année est la cerise sur le gâteau de deux années extraordinaires. D’octobre 2022 à septembre 2024, il a effectué un stage postdoctoral au sein du Laboratoire Ex situ – Études littéraires et technologie de l’Université Laval, dirigé par René Audet , professeur titulaire au Département de littérature, théâtre et cinéma.  

Diplômé d’un doctorat en langues, lettres et traductologie de l’Université catholique de Louvain (Belgique) en codirection avec l’UQAM, Corentin Lahouste se spécialise en littérature contemporaine issue de la francophonie du Nord (France, Belgique, Suisse, Québec et Canada). C’est durant son doctorat qu’il fait la rencontre de celui qui allait devenir son superviseur de stage postdoctoral, René Audet, qui fut notamment membre de son jury de thèse. Leur entente intellectuelle leur a donné envie d’approfondir des recherches conjointes. À la suite d’un premier mandat postdoctoral auprès d’Anne Reverseau (UCLouvain), lié à une importante subvention de l’European Research Council, Corentin Lahouste obtient la prestigieuse bourse Banting et rejoint le Laboratoire Ex situ. Les deux ans du stage auront été l’occasion d’un « ping-pong intellectuel soutenu » entre le directeur René Audet et le stagiaire, ainsi qu’avec les autres membres étudiants et professionnels de recherche du laboratoire et les chercheurs et chercheuses associées. 

Définir un nouveau champ d’études littéraires

Le postdoctorat de Corentin Lahouste visait à mettre en lumière et étudier des pratiques littéraires non conventionnelles, majoritairement développées hors du livre et inscrites à l’intersection des champs de la création (arts visuels, pratiques performatives, arts de la scène, muséologie, arts médiatiques, etc.). Si aux premiers jours de son stage, Corentin Lahouste parlait de « pratiques buissonnières » pour décrire les œuvres littéraires qu’il étudiait, le chercheur a rapidement adopté le terme d’« arts littéraires » pour décrire ces créations hors du livre aux narrations atypiques. En effet, l’équipe du professeur Audet avait entamé une vaste enquête portant sur les pratiques littéraires hors du livre, à laquelle s’est joint le chercheur postdoctoral. Leur programme scientifique conjoint a donc permis de répondre au vide conceptuel, terminologique et méthodologique qui affecte la connaissance et la compréhension de ce créneau de la vitalité culturelle contemporaine que sont les arts littéraires. Ce travail pionnier auquel a grandement contribué Corentin Lahouste se distingue par une approche collaborative, en partenariat avec d’autres universités dans le cadre du vaste projet Littérature québécoise mobile , mais aussi avec des organismes culturels et des acteurs et actrices du monde littéraire. De la co-organisation de deux journées d’étude au cœur d’une programmation de festival littéraire à la participation à l’école d’été Fabriquer le livre de demain, destinée tant aux personnes étudiantes qu’à des personnes œuvrant en édition, en passant par l’animation de plénière et la livraison d’une synthèse des échanges lors des Rencontres en arts littéraires et en arts de la parole, Corentin Lahouste a mis au cœur de son programme de recherche l’intégration directe du milieu et non pas seulement la transmission des savoirs. Il adopte la vision collaborative de son laboratoire d’accueil et souhaite poursuivre ses travaux dans des logiques de communauté et de collectivité.

René Audet souligne cette qualité de Corentin Lahouste : « il a une réelle conviction que le travail à plusieurs permet un enrichissement marqué des perspectives et un avancement accru de la recherche. » Il ajoute que « le passage de Corentin Lahouste a considérablement influencé le déploiement des recherches que je menais pendant cette période, accélérant notablement les investigations sur les pratiques créatives actuelles et accroissant la visibilité des résultats obtenus. » Ensemble, René Audet et Corentin Lahouste ont dirigé un numéro de dossier au sein de la revue Études littéraires, « Arts littéraires et reterritorialisations textuelles  », qui constitue un premier rassemblement de questions centrales sur ce champ. Un autre exemple de l’excellence de leur réalisation conjointe se traduit par l’obtention du prix Louise-Dandurand pour leur article « S’affranchir du rapport médusant de l’idée d’œuvre littéraire : balises critiques sur la performativité et la réception des arts littéraires », publié dans la revue Relief à l’automne 2023.

Aujourd’hui de retour en Belgique comme chargé de recherche du Fonds de la recherche scientifique belge (FRNS), en étant affilié au Musée royal de Mariemont et à l’UCLouvain, Corentin Lahouste poursuit ses recherches sur les arts littéraires. Ce champ large d’études aux territoires exploratoires lui promet des années de recherche, de consolidation et de collaborations.